"Lettre ouverte à mon fils métis et à ma trisaïeule noire" dans Le Chasseur abstrait
Pour lire "Lettre ouverte à mon fils métis et à ma trisaïeule noire" cliquer ici :
L’incipit :
Les Jeux Olympiques à Athènes, le Pape à Lourdes : tout est dans l’ordre. Tout est festif, tout est net.
Il ne serait pas de bon ton de jouer les trouble-fête.
Mais ce n’est pas une raison pour accepter de baisser la tête.
Tout cela rime, mais pas à grand-chose.
On a beau te dire que dans tout ça, c’est l’Universel qu’on exalte, si tu te cherches, au mitan du gigantisme de ces méga-cérémonies, dans la Grèce antique célébrée en grande pompe, comme dans la magnificence du culte catholique, une coïncidence te frappe : dans les deux cas, l’esclavage. Le point commun avec toi, c’est l’esclavage, institution officielle dans l’athénienne démocratie - dont étaient exclus les esclaves, les femmes et les "métèques" -, de même que "l’esclavage des nègres" fut béni par le Pape - un autre Pape, antan longtemps, à l’issue de la fameuse Controverse de Valladolid, étant admis que "les nègres n’avaient probablement pas d’âme".