"Déictique féminitude insulaire" Suzanne Dracius a présenté au Salon du Livre de Paris son nouveau titre
Suzanne Dracius a présenté au Salon du Livre de Paris son nouveau recueil de poèmes,
Déictique féminitude insulaire.
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Professeur de Lettres classiques et féministe, Suzanne Dracius s’est d’abord imposée comme romancière avant d’assurer sa grande liberté d’esprit – et de ton – dans la poésie où, paradoxalement, elle renoue avec l’inspiration caustique des satiristes de l’Antiquité. Elle peut se reconnaître dans le personnage biblique de Suzanne au bain surprise par les deux vieillards ou dans Pandora envoyée par Zeus aux hommes pour punir Prométhée qui avait dérobé le feu de l’Olympe. Tous les maux de l’humanité sont exposés à son regard comme à celui de Pandora dans son premier recueil, Exquise déréliction métisse (prix Fetkann), maux passés ou cruellement présents, notamment l’esclavage et la Traite, le fléau du sida ou la pieuvre du « Racisme soluble dans l’encre noire ». Aussi sensible devant la désolation d’un jeune banlieusard sous sa capuche que devant l’internationale figure de Mandela sans jamais renier sa « gésine urbaine » à Fort-de-France, Suzanne Dracius parvient à donner un habillage antique à son décor antillais, ou – inversement – à retrouver dans la réalité foyalaise un enseignement profond de la sagesse ou de la misère humaine. Son écriture, qui associe volontiers succulence des mets et succulence des mots dans « la fête des saveurs métisses », ne s’encombre pas de la facture des poèmes à forme fixe. Par le biais de néologismes, d’anachronismes, de jeux sur la langue – sur le créole parfois –, la technique de la narration homérique ironiquement transgressée, elle parvient à « écrire le monde à partir de [son] dédale de venelles » et à concilier références mythologiques et grands moments de l’histoire de la Martinique, enchâssés dans son vécu personnel, dans des airs de chanson, dans son humeur fantaisiste et provocante, dans sa revendication de « calazaza gréco-latine ». Son déploiement de rhétorique rappelle l’éloquence d’Aimé Césaire ou le sens de la formule lapidaire de Frantz Fanon, autre Martiniquais. Récompensé en 2010 par un prix de la Société des Poètes français pour l’ensemble de son œuvre, le lyrisme savant de Suzanne Dracius vient prendre la relève après la prose poétique d’Édouard Glissant pour attester – ce que chacun sait ou devrait savoir – l’importante contribution des écrivains martiniquais dans la littérature française depuis près d’un siècle.
Mars 2014.
96 pages – Ed. Idem
Format : 16 x 18 cm
Prix de vente TTC : 11,80 €
ISBN : 978-2-36430-009-5