Avions et hélicoptères Écrire en mon île confinée, 45e jour de confinement, 30 avril 2020
Avions et hélicoptères
Sur une plage de Martinique, deux malheureux baigneurs très « physiquement distanciés » de plus d’un mètre se font chasser de la mer manu militari par des pandores en hélicoptère, obligés de regagner à toute vitesse une maison « les pieds dans l’eau ».
Sur ces entrefaites, un vol Air France avec à son bord 472 passagers a décollé hier soir de Guadeloupe direction Paris. Aucun contrôle d’attestation n’a été effectué à l’aéroport de Pointe-à-Pitre sur les motifs de déplacement de ces passagers. Durant ce vol transatlantique de plus de huit heures, aucune mesure de « distanciation » n’a été prise, le personnel de bord a des masques mais n’en propose pas aux passagers, pas plus que du gel hydroalcoolique. À l’arrivée à Paris, il n’y aura pas non plus de contrôle des attestations.
Pour toute défense, le directeur régional d’Air France-KLM Caraïbes assure que « l’air, dans les avions, est recyclé toutes les trois minutes » et tient à préciser que « les avions d’Air France sont équipés de filtres à particules similaires à ceux utilisés dans les blocs chirurgicaux ».
« C’était un vol commercial, ce n’était pas un vol de rapatriement », précise l’une des passagères, interrogée par France TV Info.
Cherchez l’erreur ! Entassés en avion, pourchassés par des hélicoptères qui vous font sortir de la mer parce que les plages sont interdites !
D’un côté du fric gaspillé en heures de vol d’hélicoptères, de l’autre, pour ne pas perdre un centime, des passagers collés serrés en avion au péril de leur vie sans aucun contrôle.
De qui se moque-t-on ? Qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris dans le mode de transmission de ce coronavirus ? Ont-ils peur qu’un nageur isolé ne contamine les poissons ? Quelle protection invisible et magique garantit qu’il n’y aura aucune contamination entre les 472 passagers non testés ni distanciés ni masqués ni rien ? (On n’a même pas pris leur température, ni au départ ni à l’arrivée, comme cela se fait au débarquement en Martinique.)
Et ce ne sont pas les explications arrogantes du directeur Claude Sarre qui va nous rassurer ! Selon lui, « la France applique une distanciation physique quand le remplissage de l’avion est inférieur à 70%. En cas de vol plein, les équipages ont la consigne de distribuer des masques aux passagers qui n’en disposent pas ». Ce ne fut guère fait, apparemment.
Quand prime l’argent on se soucie peu de la vie des gens !
Les forces de l’ordre qui dépensent tant d’argent à chasser les baigneurs isolés de la mer et des sentiers forestiers à pied, à cheval, en hélicoptère ou par drone devraient déployer autant d’énergie à faire respecter la distanciation et, par la même occasion, la propreté du littoral et de l’environnement en général par la population de Martinique, laquelle, à son tour, mérite le respect. Gageons qu’elle doit savoir ne pas se montrer irresponsable ! Il faudra de la pédagogie, mais puisqu’on rouvre les écoles, cela vaudra pour petits et grands, apprendre la préservation de l’environnement, approfondir l’apprentissage de la sauvegarde de la nature.
Face à ces contradictions, marronnons, cohérents, hors des incohérences et des aberrations !
Mille vaguelettes de remerciements aux personnes qui signent et partagent la pétition
Pour un accès à la mer en Martinique dès le 11 mai ! (Avec quatorzaine obligatoire pour les arrivants de l’extérieur !)
http://chng.it/BBmbpS9X
Ibidem, c’est-à-dire au même endroit, forcément, en marronnage immobile à grands pas,
45e jour de confinement, jeudi 30 avril 2020