Mail – alias courriel – à Maryse Condé 16/10/18 12:34 & RÉPONSE DE MARYSE, LACONIQUE MAIS EXQUISE 22:23
MAIL – alias courriel – À MARYSE CONDÉ
Cette flûte de champagne, chère Maryse,
à laquelle tu as comparé mon écriture à propos de Rue Monte au ciel, la voici haut levée pour fêter ton couronnement, ta consécration, dont nous n’avions pas besoin, nous autres, "moun péyi", pour te savoir universelle, mais dont le monde a grand besoin pour mieux pouvoir accéder à ton universalité, ce monde si avare de reconnaissance dans tous les sens.
Je suis allée retrouver ce message que tu m’avais envoyé en 2004, car c’était un bonheur et un honneur que tu m’écrives pour me dire que tu avais « beaucoup aimé [m]on livre », en ajoutant : « Je compare ton écriture à une flûte de champagne » ; je ne pouvais pas l’oublier.
Depuis, j’ai changé d’ordinateur et écrit d’autres livres, puis il y eut Pour Haïti et tu as accepté de me donner un texte inédit pour cette anthologie que je coordonnais, en me disant que j’étais la seule à pouvoir te demander ça, et à l’obtenir, en un temps si court, avec une deadline si proche, au sortir de la secousse consécutive au terrible séisme. Ça non plus, jamais je ne l’oublierai.
Tu nous avais joyeusement placées sous le signe du champagne, puisque, le 12 février 2007, tu répondais ainsi à mes souhaits de bon anniversaire :
« Chere Suzanne,
Merci de tes voeux. J’espere que tu as lu mon dernier livre : "Victoire les saveurs et les mots" car il contient des recettes que le champagne accompagnerait a la perfection.
Richard et moi t’embrassons,
Maryse »
Bien sûr que j’ai prisé la saveur de tes mots, en synesthésie, sans attendre que tu ne sois grandiosement primée.
J’ai conservé précieusement le coton de Géorgie que tu m’avais offert, lors de mon semestre en tant que « visiting professor » à l’University of Georgia (USA), avec notre adorable ami, feu le Pr Jean-Pierre Piriou : nous avions glosé sur le teint des cueilleuses…
Comment oublier qu’avec mon premier roman, L’autre qui danse, publié chez le même éditeur, Robert Laffont, que ton roman Heremakhonon, En attendant le bonheur, j’ai eu l’émotion de côtoyer l’immense auteure de Ségou qui avait défriché et déchiffré nos « Chemins d’identité » ? (C’était le nom de la collection où étaient édités nos ouvrages respectifs, ô combien respectables, sous le label Seghers.)
Je te salue, Maryse, dans un pétillement de congratulations, au mitan de 2018 bulles de félicitations pour cette cuvée 2018,
et t’embrasse, ainsi que Richard.
Suzanne
Port-Royal, 16 octobre 2018 12:34
RÉPONSE DE MARYSE, LACONIQUE MAIS EXQUISE, 16 octobre 2018 22:23 :
Chère Suzanne
Merci !
Je n’ai pas changé d’avis. Ton écriture a toujours le goût du champagne.
Je t’embrasse comme une soeur.
Maryse